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L'ESOTERISME TEMPLIER


A/ L'ésotérisme religieux

Je pense que c'est au sein de la religion qu'il convient de chercher avant tout la clef des mystères entourant l'ordre du Temple.

L'ordre étant par essence même un ordre chrétien, c'est dons dans le christianisme gnostique et mystique qu'il faut d'abord nous tourner. Celui des origines, dont saint Jean et saint Paul, ainsi que saint Thomas, auquel la religion attache un Évangile "apocryphe", (certes, mais gnostique), par leurs écrits.  Et de surcroît il faut compter saint Jacques et saint Marc, par leurs actes. Tous s'efforcèrent de transmettre l'essentiel.

L'Eglise, mise en place par saint Marc, se développa à Alexandrie, où, vers 180 de notre ère, Démétrius d'Alexandrie, douzième patriarche de cette ville, devait, selon Pantène, être placé à la t^te de la Didascalie, dont l'origine cultuelle se basait d'une part sur le Nouveau Testament, issu directement de l'Ancien Testament, et d'autre part, s'appuyait sur un certain hellénisme incontestable. Que croire ?

Ainsi évolua, en parallèle à une école juive, l'école chrétienne d'Alexandrie, dont, à l'époque de Démétrius, la responsabilité était confiée à saint Clément d'Alexandrie, authentique père spirituel du grand Origène qui lui succéda après son décès à la tête de l'"École", suivant le voeu de Démétrius.

Saint Clément d'Alexandrie définissait ainsi la gnose : "La gnose, communiquée et révélée par le fils de Dieu, est le sagesse, or la gnose elle-même est un dépôt qui est parvenu par transmission à quelques hommes; elle avait été communiquée oralement par le apôtres". Étymologiquement parlant le gnosticisme représente la connaissance. D'un contexte physico-religieux, la gnose représente le "salut de l'âme" passant par une connaissance directe de Dieu, donc par extension, à la connaissance de soi.

Saint Clément mettait l'accent sur le fait que parallèlement au dogme officiel exotérique, professé par l'Église de Pierre, une doctrine secrète, transmise oralement par certains apôtre, ainsi que des symboles ésotériques et une pratique sacramentelle des mystères divin co-existèrent. Cette doctrine secrète, traditionnellement transmise aux seuls "élus", jugés dignes d'accéder à la gnose après avoir reçu une initiation adéquate, faisait intervenir des purifications successives de l'âme "catharsis".

Le Christ n'avait-il point déclaré en effet, comme il nous a été relaté par le disciple qu'il aimait bien : "Je ne parle pas pur vous tous. Je connais ceux que j'ai choisis" (Jean, XII, 18). Saint Jean l'évangéliste semble être le dépositaire direct d'une gnose salvatrice. Ainsi, a-t-il été représenté comme le "gardien du saint Graal" et de la tradition primordiale révélée aux seuls initiés.

De plus, l'Apocalypse, du grec "apocalypsis" ou révélation, dont les pères de l'Église ont attribué ce "passage" du nouveau Testament à saint Jean l'Evangéliste, constitue l'ouvrage "symbolique-clé" renfermant les principaux arcanes de la révélation chrétienne. Les nombres, les couleurs et les figures révèlent des images chargées de sens allégoriques, anagogiques et mystiques.

De nombreux rapprochements symboliques ont été établis également entre saint Jean le Baptiste, le précurseur, et saint Jean l'Evangéliste. "Il faut que celui-là croisse et que moi je diminue", cette phrase désigne en réalité les missions complémentaires des "deux" Jean, que le calendrier liturgique mit d'ailleurs pratiquement en antagonisme, de part leur place par rapport aux deux solstices d'une année.

Saint Jean le Baptiste évoque naturellement le "vieil homme", alors que saint Jean l'Evangéliste incarne quant à lui le renouveau, l'"homme nouveau", vivant la nouvelle naissance, la renaissance initiatique. D'ailleurs, l'art médiéval religieux n'hésite pas à associer les "deux" Jean, soit sous l'apparence d'un homme à deux têtes : l'une âgée, l'autre plus jeune; soit sous la forme de deux personnages semblables et également complémentaires, où dans l'iconographie saint Jean le Baptiste décapité porte sa tête sur un plateau, tandis que saint Jean l'Evangéliste tient l'évangéliaire contre lui, les deux unis par une longue croix, exprimant en cette représentation une filiation spirituelle des deux Jean.

Les Templiers appartenaient à la "bergerie" ou à la "maison de saint Jean". Ils étaient johannites au sens le plus plénier du terme.

B/ L'ésotérisme en général et la symbolique des nombres

Le cheval monté par deux Templiers ne manque pas d'évoquer le mythique "Pégase", messager des dieux assurant la communication entre-eux par un langage secret pour les profanes. La "cavale" devenant ainsi la "cabale" selon le principe de certains "connaisseurs" de l'ésotérisme, résolution simpliste et non fondée en ce qui me concerne,  l'ésotérisme ne cédant pas de place à certains "jeux de mots" plus que douteux. Par contre, deux cavaliers pour un seul cheval peut évoquer une tripartition de l'être, très fréquente au moyen-âge : "Spiritus anima corpus" (l'esprit, l'âme, le corps); ce dernier étant représenté ici par un cheval, suggérant que le corps n'est que le véhicule de l'âme et de l'esprit divin.

Les trois mots, nombre 3 de la "tétraktis" pythagoricienne, ne s'attachent-t-ils pas à désigner la  spiritualité, voire la divinité par l'analyses de ces trois hypostases : Le Père, Le Fils et Le Saint Esprit.

Le terme de la "tétraktis"  pythagoricienne (1+2+3+4=10) pouvant représenter de par la croix pattée, de gueule aux quatre branches égales,  le martyre par le sang versé, mais aussi la rencontre du "Ciel" et de la "Terre", manifestant ainsi la vie. Le "nombre d'or" de Pythagore intervient notamment dans le graphisme d'une croix pattée du Temple, où, les branches, se dédoublant, font ressortir le symbolisme propre au chiffre "huit", censé représenter généralement la résurrection et la vie.

Les Templiers utilisaient également, parfois, l'étoile à huit pointes ou "rai d'escarboucle", qui, tout en représentant la PIERRE PHILOSOPHALE, jalonnait les chemins pèlerins de saint Jacques de Compostelle, ne serait-ce qu'à travers le "chrisme" à huit branches, ou monogramme christique, encore appelé "pendule de Salomon" chez les compagnons du tour de France.

Le chiffre 9 quant à lui est constamment présent dans la symbolique des Templiers :
- Neuf chevaliers fondateurs à l'origine de l'ordre.
- Les commanderies étaient divisées en neuf provinces.
D'un point de vue purement ésotérique, le chiffre 9 suggère l'"unité ennéade" des traditions antiques, que ce soit en Egypte, ou bien en Gréce, manifestant les principales émanations divines, engendrant petit à petit la Création dans son ensemble.

Le gonfanon, bannière de l'ordre du Temple, appelé "Beaucéant" représente une sorte d'échiquier au centre duquel rayonne la croix de "gueule" (rouge); or cet échiquier comporte quatre-vingt une cases, soit 9X9. Le carré de neuf duquel en soustrayant le carré de huit, nous donne très exactement le nombre de 17 (81 - 64), représentant l'étoile hermétique du Tarot (17ème lame majeure), ou le "rai d'escarboucle", par l'addition théosophique de 17, soit 1 + 7 = 8, ou bien encore ce nombre désigne le saint Graal - le Graal est 17 et il est un - selon les quilles des compagnons. La quête du Graal ne constitue-t-elle point, d'ailleurs, sur certains plans différents bien que parallèles, le centre de la mission confiée aux Templiers ?

C/ Les Templiers et la PIERRE PHILOSOPHALE

Il n'était pas rare d'observer dans les églises du Temple des représentations de sainte Anne, accompagnée de sa fille, la jeune Marie encore enfant. La symbolique hermétique de saint Anne est le noir minerai, ou première matière, que les alchimistes utilisent pour la réalisation du Grand Oeuvre.

Grâce aux contacts noués avec certaines "fraternités" et de par leur présence en terre Byzantine, nous sommes en droit de penser que certains Templiers ont eu connaissance de l'Alchimie d'Alexandrie, fortement développée et présente à l'époque par une abondante littérature de Philosophie Hermétique, notamment ayant trait au mythique Hermés Trismégiste. Le "Corpus Hermeticum" gnostique s'enrichit de surcroît d'éléments issus de l'Alchimie arabe, étant donné les relations entretenues avec le monde arabe.

D/ Le Baphomet

Assurément, je pense que désormais il est nécessaire de se pencher sur le délicat sujet qu'est le Baphomet. Cette figure énigmatique, dont les Templiers en firent les frais, étant accusés d'idolâtrie, constitue l'une des questions des plus sérieuses, éventuellement des plus crédibles, parmi les divers chefs d'accusation retenus à leur encontre.

Il fut reproché en son temps au Grand Maître de l'ordre, Guillaume de Beaujeu, d'avoir fait preuve de félonie et de traîtrise pour le fait de traiter avec les musulmans. Le dernier Grand Maître de l'ordre, Jacques de Molay, décida de prendre sa défense, justifiant sa conduite, lors de sa déposition, en arguant le fait qu'il s'agissait en fait d'une certaine diplomatie, de plus, exercée à très bon escient.

Néanmoins, l'ouvrage rédigé par Nicolas de Bonneville au sujet des Templiers fait ressortir les termes suivants : "On n'exposait la vénérable image que dans les assemblées les plus secrètes. Comme les mahométans, dans leur religion, avaient en horreur les images, il faut chercher ailleurs l'origine du culte respectueux rendu par les Templiers à leur image mystérieuse".

L'auteur Robert Olivier propose dans son ouvrage "Les Templiers" l'explication suivante, selon laquelle le terme "Baffo" ou "Bapho" désignerait le port de Chypre. Cependant, dans l'antiquité, l'île avaint constituée une temple dédiée à la déesse "Astarté", qui est à la fois Vénus et Lune, vierge et mère, sa vénération était figurée par une pierre noire, et des sacrifice d'enfants, comme le "Ball Moloch" des carthaginois. Il est commun de savoir que les Templiers consacraient la moitié de leurs prières à la sainte Viege.

Victor Emile Micehelet voyait en "Baphomet" un abrégé de la formule suivante : "Templi omnium pacis abbas". Selon Paul Lecourt "Baphomet" pouvait signifier, décomposé en Grec : "Ba (bio=la vie)-pho (la lumière)-met (la prudence). En ce qui me concerne je n'y voit en selon que vulgaires et sombres "explications". Je reviendrai plus tard sur mon sentiment vis à vis de de l'emblématique "Baphomet". Selon une hypothèse émise par le baron de Hammer, Baphomet peut-être rapproché de "baphé" et "météos", désignant en grec : le baptême et l'initiation? Ainsi, au baptême de l'eau devait nécessairement succéder le baptême par le feu, ou celui de l'initiation à la "sainte" gnose !

Fulcanelli lui-même s'est prononcé sur le symbolisme proprement hermétique du Baphomet en ses "Demeures philosophales" : "Le Baphomet affectait une forme animale grossière, imprécise, d'identification mal aisée". Ceci  expliquera sans doute la diversité des descriptions qui en ont été faites dans lesquelles nous percevons le Baphomet comme une tête de mort auréolée, ou bien encore le "Hapi" des Egyptiens, voire la la face horrifique de Satan en personne ! Simples impressions fortement éloignées de la réalité, mais cette image, si peu orthodoxe qu'elle soit, a malheureusement contribué à répandre sur les Chevaliers du Temple de Salomon l'accusation, certes infondée, de démonologie et de sorcellerie, qui fut l'une des bases de leur procès et principalement le motif de leur condamnation.

En synthétisant l'ensemble de la symbolique des Templiers, et de par leur profonde connaissance avec les peuplades, à savoir les hautes instances, du proche orient, envahies certes par les populations arabes, mais ayant conservées une philosophie hermétique ancestrale, peut-être millénaire, ne pouvons-nous pas penser que les Chevaliers du Christ ont acquis un savoir inavouable.





3 commentaires:

  1. L'ORDRE DU TEMPLE NE FUT PAS CONDAMNE MAIS SEULEMENT DISSOUT PAR LE PAPE CLEMENT V...

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    1. Vous avez tout à fait raison, et excusez-moi ce lapsus.
      En effet le pape, très largement influencé par le roi Philippe IV Le Bel, n'a fait que dissoudre l'ordre du Temple. Cependant les chevaliers furent condamnés par un tribunal d'inquisition, notamment comme relaps, et qui était le "chef suprême" de l'Inquisition ?

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  2. L’initiation nous fait mourir, non pour renaître adulte mais pour renaître enfant.
    Pour qu’il y ait initiation, il faut qu’il y ait transmission !
    Cette transmission correspond à l’accès à une autre connaissance : le passage des ténèbres à la lumière !
    Par delà même le symbole de la lumière, notre objectif est d’en rechercher la nature et la réalité.
    C’est une quête sans fin.
    Quand nous frappons à la porte de l’Ordre du Temple , nous sommes sans le savoir, demandeurs de Lumière !

    C’est le doute qui nous a fait rentrer pour être Templier , c’est le doute qui nous oblige à nous dépasser et non la certitude !
    C’est ce doute qui nous guide sur le chemin de la vérité, vers la Lumière !

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